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  • Photo du rédacteurNathan Brouard

Mon histoire avec l’anorexie du sport

Dernière mise à jour : 10 oct. 2023



Le sport de haut niveau pousse la quête de la performance jusqu’à son paroxysme, la recherche du moindre détail pour performer est de plus en poussée. Pour la plupart des athlètes, la question du poids est souvent d’actualité. Des sportifs cherchent à tout prix s’amincir. Mais en réalité « s’affûter et tout peser » est-il la clé du succès ? Est-ce une bonne intention ou à contrario un cruel démon ?


De nos jours, la quête du gramme perdu est dans toutes les pensées, devenant un véritable danger. Certains skieurs norvégiens se sont exprimés à ce sujet après l’hospitalisation d’une de leurs collègues pour dénutrition grave. Après avoir lu leurs témoignages, cela m’a incité à vous partager mon histoire sur les troubles du comportement alimentaire.


Étant plus jeune, la nourriture était loin d’être un problème. Au contraire bébé Nathan était souriant, gourmand et fou des crêpes de maman. Malheureusement, la vie peut être faite de bouleversement…



Juin 2019, je décide de commencer un rééquilibrage alimentaire afin d’être plus performant dans mon sport et de me sentir mieux dans mon corps. Malencontreusement, cette bonne intention s’est transformée en cauchemar. Plus les jours passaient, plus je me restreignais, plus je m’affaiblissais et maigrissais. J’étais arrivé à un point où le moindre aliment mangé me remplissait de culpabilité. La balance était devenue ma meilleure amie, dès que le chiffre baissait, je souriais. Plus les joues se creusaient, plus j’exaltais. J’enchaînais les entraînements à jeun, sans aucun plaisir. Le sport n’était qu’une excuse pour mon esprit d’accepter de manger. J’étais aspiré dans une spirale qui m’obligeait à devoir bouger et brûler la totalité des calories ingurgitées. Je diabolisais tous les glucides, et aliments plaisir. Je cherchais à tout prix le produit hypocalorique. Mon total calorique journalier avoisinait les 800 kilocalories, moins qu’un nouveau-né. Mon esprit était habité d’une personne qui me manipulait, impossible d’aller au restaurant, éviter de regarder la composition nutritionnelle, les calories, les lipides… Je devais pouvoir tout contrôler, tout maîtriser.


Vint ensuite le moment déclencheur de cette période de malheur. Juillet 2019, je partis deux semaines en vacances. Deux semaines sans pouvoir peser mes aliments, sans me dépenser et m’exercer. Ce fut, je pense l’une des plus terribles périodes de ma vie, ne faisant pas de sport, je me refusais de m’alimenter. Je m’enfermais dans ma chambre pour effectuer des exercices de renforcements musculaires. Je ne m’autorisais qu’un seul repas par jour, composé uniquement de légumes et de viande maigre. Malgré les réflexions de mes parents, je niais les faits. Je voyais la peur dans leurs yeux, mais je ne pouvais pas m’arrêter. Je me sentais épuisé, mais je ne voulais pas l’accepter, toujours dans l’optique d’être plus léger et asseché. Marcher était devenu un supplice, mais impossible de faire cesser cette folie. À mon retour à la maison, je continuais à m’entraîner malgré mon état de santé alarmant. Le sport et la nourriture obnubilés mes pensées, oubliant mes amis, ma famille, les événements sociaux et négligeant la vie en collectivité. Je m’isolais, le Nathou heureux et souriant avait laissé place à une personne malheureuse et obscure. J’étais comme prisonnier de l’anorexie !



Août 2019, on me diagnostique atteint d’insuffisances rénales et cardiaques dues à mon poids qui était descendu à 43 kilogrammes avec une perte de 10 kilogrammes en seulement quinze jours de vacances.

J’avais donc besoin d’aide, suivirent alors maintes hospitalisations et rendez-vous psychologiques. J’entamai une lutte acharnée contre mon esprit et ce diable qui me hantait. Le chemin fut long, il a fallu se réhabituer à manger, à digérer, réintroduire des aliments vitaux : les lipides, les glucides, le sucre… Tous ces changements étaient difficiles à accepter, voir son corps évoluer, le poids augmenter et supporter les allers-retours à l’hôpital. Les remises en question, les envies d'abandonner, les pensées de ne jamais y arriver, les doutes, les peurs, les pleurs me traversait sans cesse la tête. Ajouté à cela les nombreuses altercations avec mes proches, des conflits incessants et récurrents. Tous les repas étaient vécus dans une ambiance sombre et électrique. Au fil du temps, j’avais perdu l’une des choses les plus précieuses, la complicité, le soutien et le sourire d’un père.

Après de longs mois, voire des années, une interdiction totale de sport et grâce à l’aide des médecins, de ma famille et de mes amis, j’ai pu retrouver goût à la vie et réappris à aimer la nourriture. J’ai effacé la petite voix diabolique de mon esprit. Je suis fière du chemin parcouru en maintenant 3 ans avec un +12 kg sur la balance. Maintenant, j’exerce sans contre-indication, ma passion, le sport de compétition. Mais avant retrouvé du lien et du sourire dans le regard de mes parents.

La vie et le sport doivent rimer avec épanouissement. Il faut savoir écouter son corps, nous avons tous des besoins différents. Il ne faut pas se comparer et se fier sur ce que nous pouvons voir sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas de physique parfait et idéal, chaque personne est belle à sa façon.

Ne te laisse pas dire que tu es trop gros, trop maigre, trop petit…

Tu es toi et tu es unique:) Food is Fuel❤️




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