Mon envie de nouveautés a encore frappé. Fils d’un père ultra traileur, j’ai été bercé par les sentiers et les randonnées. Souvent sur ses assistances et ses ravitaillements, l’idée d’épingler le dossard me traversait souvent l’esprit. Alors, fini de tergiverser je m’inscris enfin à mon premier trail. Ce fut le trail de la vallée des lacs 2022 sur mes terres de Gerardmer. Du de mon manque d’expérience dans cette discipline, je partais dans l’inconnu. J’ignorai comment je devais gérer cette course de 15km. L’important était de ne pas faiblir et prendre un maximum de plaisir.
Samedi 18 juin, le jour se lève. Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner tout était réunis pour défier ce trail et ses 800m de dénivelé positif. 10h, sous une chaleur étouffante le starter annonça le grand départ de la course. Comme je le pressentais les meilleurs sont partis directement dans une allure effrénée. Dès les premiers mètres, mon rythme cardiaque s'emballait autour des 80 battements par minute! Après seulement 600m de course, arrivait aussitôt la fameuse montée du Tétras, une montée de ski alpin très pentue. Le trail pris une tournure d’escalade où les organismes étaient mis à rude épreuve. En haut, mes jambes étaient déjà très raides et douloureuses. A ce moment précis j’ai compris que la course allait être longue, très longue. Les 8 km suivants plutôt descendants ont été un véritable parcours du combattant, mon manque d’entrainement et la chaleur m’ont été fatal. Je perdais progressivement les places gagnées lors de la montée. Jamais auparavant je m’étais senti aussi faible, fatigué, désabusé, les jambes tétanisées.
Le ravitaillement arriva enfin, j’étais au 11ème kilomètres, actuellement en 45ème position. Je cherchais un peu de réconfort dans les yeux de mon père pour me motiver avant d'entamer la deuxième partie de course. Malheureusement, coup de massue, il m’annonça que les organisateurs s'étaient trompés et que nous étions partis pour réaliser 18km sur les 15 initialement prévus. Il a fallu serrer les dents, faire abstraction de la douleur et de la méforme pour continuer. Nous arrivions en plus sur mon point fort, la montée. A présent, une pente de 3km se dressait devant moi et c’est à cet instant qu’un élan d’énergie me traversa et me fit courir de plus en plus vite. je réussi alors à remonter une quinzaine de place dans l’ ascension. Placé aux alentours de la 30ème position, j’entamais la descente. Celle-ci amenait directement à l’arrivée, c’était l’endroit choisi pour tous les habitués traileurs d’attaquer et montrer leurs qualités de descendeurs. Manquant d’expérience et de technicité dans ce domaine, je n’arrivais pas à suivre la cadence imprimée. Les jambes commençaient sérieusement à abdiquer, dans ces situations c’est le mental qui prend le relais pour ne rien lâcher. A la fin de la descente je me situais à la 50ème place, moins d’un km me séparait de l’arrivée, encore un fois dans une piste de ski alpin. Une ultime ascension où je parviens à me surpasser pour remonter à la 39ème position et finir 2ème junior sur plus de 450 participants. Je termine donc cette magnifique épreuve de 18km en 1h55. La victoire revient à Pierre-Emmanuel Alexandre qui leva les bras après 1h24 de course. David Rodriguez et Tony Pierrat complète le podium. Chez les féminines, Mélina Grosjean s’impose devant Sandrine Piot et Camille Bucciarelli. Je ne m’inquiète pas de la performance réalisée car je suis certain que ce résultat peut encore s’améliorer avec du temps et de l’entrainement.
Je suis content d’avoir sauté le pas et d’avoir essayé une nouvelle forme de sport, le trail, une incroyable discipline où le combat contre soi-même est total. Se retrouver au plus près de la nature est un moment de dépaysement tout en se dépassant et en repoussant ses limites. Le trail est sans hésiter le sport le plus éprouvant que j’ai pu essayer. Il n’y a pas de secret, il faut s’entrainer pour performer.
Une expérience qui m’a donné goût à ce sport, maintenant hâte de retourner arpenter les sentiers !
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